JACES – 07 avril 2021

Pousse la porte de ton musée !

Aujourd’hui le SUAC vous propose de découvrir 3 oeuvres, 3 musées dans le Haut-Rhin.

Musée d’Histoire Naturelle et d’Ethnographie – Colmar

Ce crâne ancien, daté entre le XVIIe et le XIXe siècle est recouvert de tapa (étoffe d’écorce).
Ce serait celui d’un chef ennemi tué au combat ou par sacrifice. Preuve d’un exploit guerrier, les crânes trophés étaient destinés à être exposés (suspendus ou posés). Ils pouvaient parfois être portés autour du cou ou à la taille par le vainqueur. Il s’agissait d’une manière de s’approprier les forces de l’ennemi tué mais également de l’humilier.
Ce crâne trophée provient des îles Marquises en Polynésie française (Océanie). Il fait partie d’un lot d’objets des îles Marquises collectés entre 1842 et 1844 par Jean Daniel Rohr, alors lieutenant d’artillerie de marine sous les ordres de Abel Du Petit Thouars (en charge de soumettre l’archipel pour en faire un protectorat français). Il fut donné à la bibliothèque de la ville de Colmar en 1845 et entra quelques années plus tard dans les collections de la Société d’histoire naturelle et d’ethnographie.
Cet objet rare, ancien et richement documenté constitue l’une des pièces maîtresses des collections ethnographiques d’Océanie du Muséum d’histoire naturelle et d’ethnographie de Colmar. Il est exposé actuellement au 1er étage du musée.

Crâne trophée, Upoko heaka

©Jean-Marc Hédoin, Photos Pictural

Musée de l’Impression sur Étoffes – Mulhouse

Ces cornes d’abondance fantaisistes faites de motifs floraux sont caractéristiques des décors destinés au marché européen au milieu du XVIIIe siècle. Cette tenture témoigne d’une occidentalisation des palempores avec une organisation géométrique et la disparition de l’arbre de vie. 

Le périple des indiennes, depuis les rivages de l’Inde jusqu’en Europe 

Les premières indiennes arrivent en Europe dès la fin du XVIe siècle dans les cargaisons des compagnies de commerce. Ces toiles, légère et douce, et leurs motifs exotiques aux couleurs vives provoquent l’admiration des contemporains. Au XVIIe siècle, les grandes tentures, nommées palempores, séduisent les amateurs au même titre que les porcelaines et les soieries de Chine ou les laques du Japon. Les indiennes plus ordinaires satisfont le peuple qui apprécie les coloris résistants au lavage. Les tissus importés se composent de cotonnades fleuries à fond rouge, peu à peu remplacées à la demande des marchands par des fonds écrus tandis que les décors sont adaptés aux marchés européens. Ces tissus illustrent la circulation des objets dans le contexte de la première globalisation à l’époque moderne. Aux Indes et en Perse, plusieurs centres de productions perpétuent un artisanat très ancien et se développent pour différents marchés à l’échelle de l’Asie et de l’Europe, continuant au XIXe siècle à imprimer les mêmes décors. Cette tenture témoigne par ses motifs et sa composition de l’interculturalité qui s’exprime dans les étoffes, la corne d’abondance est un motif indien, les bordures évoquent une végétation asiatique mais des formes européennes, quant à la composition elle présente une organisation adaptée aux usages européens sur les murs et en dessus de lit.

Palempore aux cornes d’abondance
Numéro inv. 2011.30.1 don de l’association des amis du Musée

© MISE

Musée EDF -Electropolis – Mulhouse

La roue de l’énergie, œuvre originale de l’artiste alsacien Tomi Ungerer, a rejoint les collections du Musée Electropolis.

Cette oeuvre artistique aux dimensions impressionnantes, plus de 2m de haut sur 2,5 m de large, fonctionne comme une véritable petite microcentrale hydraulique. Le mouvement de l’eau entraîne la roue à aubes, qui fait tourner un alternateur… qui produit de l’électricité !

La roue de l’énergie de Tomi Ungerer

©EDF/Stéphane François